"Comment tu as réussi à faire de ces insultes un moteur positif pour te construire au lieu de te détruire..?"
Un hokayeur et son biographe
17 Novembre 2011
Un hokayeur et son biographe
17 Novembre 2011
Nègre d'un nègre!
Fier d'être nègre!
Si tu devais écrire un livre sur Pierre ?
Je quitte ma cellule
Je traverse les couloirs
Je salue mes amis
Je leur dis " à plus tard "
Je n' quitte pas Bordeaux
du moins pas encore
je m'évade dans les mots
et la musique des noirs
Ma vie est un roman
Ma vie est une chanson
Qui en est l'auteur
c'est toute la question
Des questions que je me pose
en vers et en proses
Je vous salue Messieurs
Et je vous plaide notre cause
Georges Laraque et Pierre Thibeault
Bienvenue parmi les
Souverains anonymes
1- Salut Georges, salut Pierre. C’est un plaisir et un honneur de vous recevoir tous les deux aux Souverains anonymes pour la première fois. Je m’appelle Louis. Je suis un vieux membre de la confrérie des Souverains. Mais c’est la première fois que Mohamed me confie la tâche d’accueillir nos invités de la semaine et j’en suis très fier parce j’accueille deux hommes qui ont fabriqué un beau livre que j’ai lu avec plaisir et beaucoup d’intérêt. D’ailleurs, ce livre a circulé et circule encore dans beaucoup de cellules de Bordeaux. Ce livre s’intitule ‘’La force d’y croire’’. Si j’étais l’éditeur du livre, je l’aurais appelé ‘’De la glace au Gazon’’, mais on reviendra sur le titre plus tard. Sur le gazon surtout..! Le livre raconte à la première personne la vie de Georges Laraque connu comme une star du hockey à la ligue Nationale de hockey. Mais heureusement que dans ce livre, tu ne parles pas que de hockey. Tu parles de ton enfance, des choix difficiles que tu as dû prendre pour réussir et devenir ce que tu es devenu. Et évidement tu parles de ta vie après le hockey. Je te dis tout de suite, ce qui nous intéresse de toi, c’est davantage ta vie avant et après le hockey. Moi et beaucoup de mes camarades Souverains, nous nous sommes beaucoup identifié à ton enfance pas toujours facile. Je te parlerai de moi plus tard, il y’a des parallèles très intéressants entre ta vie et la mienne. Pierre Thibeault, tu es celui qui a collaboré à l’écriture de ce livre. Je rappelle que tu es journaliste culturelle, tu as été rédacteur en chef du Journal Ici pendant des années. Tu as même trempé dans l’érotisme avec Anne-Marie Losique. Tu es un ex animateur culturel de CIBL. Tu as même déjà consacré en 1998 une émission entière à la sortie de notre album ‘’Libre à vous’’. Avec ta grande collaboration pour l’écriture de ce livre, tu es devenu un grand ami de Georges au point même que toi aussi tu as adopté le végétalisme comme mode de vie. On reviendra sur le végétalisme. Mais, pour commencer notre rencontre, parlons du racisme. Ton livre s’ouvre sur un mot, composé de cinq lettres : Nègre. Toute ton enfance et ton adolescence, on t’a crié ‘’Sale nègre’’ ou ‘’Hostie de nègre’’ et c’était à chaque fois des coups que tu encaissais avec le silence dans une petite ville, Sorel Tracy, ou tu appartenais à la seule famille noire. Plus tard, tu as appris à découvrir la noblesse de la négritude. Moi ce que je veux savoir c’est comment tu as réussi à faire de ces insultes un moteur positif pour te construire au lieu de te détruire..?
2- Bonjour Georges, bonjour Pierre. On va rire un peu. Ma question s’adresse à Pierre. Comme tu sais, le mot nègre peut désigner aussi celui qui écrit des livres pour d’autres en restant anonyme. Ta collaboration pour l’écriture de ce livre n’est pas anonyme. Mais vu que durant toute son enfance et toute sa jeunesse, Georges avait été traité de nègre, tu ne trouves pas que c’est, en quelque sorte, une drôle de revanche que ce soit un blanc qui collabore à l’écriture d’un livre qui raconte les exploits d’un noir..?
3- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Éric, je suis français d’origine camerounaise. Tout d’abord, je dois vous avouer que le hockey ne me dit pas grand-chose et Georges Laraque non plus. C’est la première fois que je suis au Canada, peut-être que c’est la dernière. C’est la première fois que je mets les pieds dans une prison. C’est sûrement la dernière. Dans 4 mois, je serai de retour en France, un pays qui est devenu le mien malgré le racisme qui le ronge. Sans jamais l’accepter ou le tolérer, j’ai appris à vivre avec ce racisme et même à le déjouer en devenant très brillant dans mes études de droit. Toi Georges, tu as réussis à le faire en devenant un des rares noires dans la Ligue Nationale du Hockey. Avec la grande collaboration de Pierre Thibeault, tu as écris un livre que j’ai lu avec un grand intérêt. En passant, je dois le confirmer, ce livre est très bien écrit. En lisant ton livre on apprend, dès les premières pages de quelle façon les insultes racistes à ton égard étaient devenues dès ton jeune âge, le moteur et le carburant de ta détermination à devenir quelqu’un. Si je peux te donner mon avis Georges, si tu as gagné ton pari en devenant effectivement quelqu’un et même quelqu’un de bien, pour moi ce n’est pas en devenant une star de hockey, mais parce que tu as su utiliser ta notoriété de star pour t’engager socialement et politiquement envers des bonnes causes. Pendant et surtout après ta carrière de joueur de hockey, tu as toujours été sensible à la justice sociale, à l’environnement et maintenant plus que jamais au végétalisme. Même si dans ton livre, tu parles beaucoup de hockey, moi j’ai retenu autres moments importants de ton parcours de vie. Par exemple, cette décision importante que tu as dû prendre à l’âge de 13 ans. Avant que le juge ne prononce le divorce de tes parents, il t’a demandé lequel entre ton père et ta mère serait plus apte pour la garde des enfants. Ton petit frère et ta petite sœur auraient attendu de toi que tu choisisses la mère pour échapper à la violence du père. Or, tu as choisi le père. Un père qui n’a pas toujours été tendre avec vous. Tu as fais ce choix en pensant que pour réaliser ton rêve, il te fallait un encadrement certain. Avant de te poser ma question je vais te raconter brièvement de quelle façon j’ai dû prendre moi aussi une décision importante qui a changé le cours de ma vie. Après ma deuxième année en droit, il ne me restait qu’une année pour accéder au barreau et devenir un brillant avocat. Un brillant avocat, ça veut dire un avocat qui fait beaucoup d’argent. Je me suis rendu au Cameroun pour un stage et j’ai participé à la défense d’un homme accusé d’avoir assassiné ses enfants. En plaidant le manque de preuve, cet homme a été acquitté de toutes accusations. Ma joie d’avoir gagné cette cause a été vite refroidi par ma mère qui m’a fait prendre conscience de l’injustice auquel je venais de participer. Tout le monde savait que cet homme n’était pas innocent, sauf moi. Ma mère m’a dit qu’elle ne serait pas fière de savoir que son fils défende des assassins. Chez-nous la parole d’une mère vaut la parole de Dieu. J’ai abandonné le droit et je ne le regrette pas. Parallèlement à mes activités de commerce, je suis maintenant engagé dans plusieurs causes sociales, j’ai notamment fondé une association qui parraine 150 enfants africains malades du sida. Voici maintenant ma question. Georges, lorsque tu as pris la décision, à l’âge de 13 ans, d’aller vivre avec ton père, quel effet cette décision a eu sur ton père..? Est-ce que tu souhaitais au fond de toi qu’en prenant une telle décision, ton père allait la prendre comme une marque de respect et de confiance..? Est-il devenu moins dur avec toi suite à cette décision..? (Et pour te le dire franchement Georges, si tu n’étais qu’une simple et banale star de hockey, je ne serai pas devant toi. Parce que le hockey ne me dit pas grand-chose, mais les causes sociales, oui..)
4- Bonjour Georges et Pierre. Dans notre dernière émission, nous avons rencontré sept femmes noires pour parler de la fierté d’être noir. Je suis noir, je suis africain, je suis nègre et je suis fier de l’être. Mais, comme toi, lorsque j’étais jeune, dans la bouche de certains blancs, le mot nègre était une insulte qu’on me lançait avec méchanceté. Contrairement à toi, ces insultes ont nourri en moi une grande colère et une violence qui a marqué toute ma jeunesse. Toi, tu avais la chance de canaliser ton agressivité dans un sport qui s’est avéré libérateur et tu avais un père qui a joué un grand rôle pour que tu ne lâches jamais ton sport. Imagine le nombre de jeunes noirs qui avaient un grand potentiel pour réussir dans le sport, mais ils n’ont pas eu ta chance. Ceci dit, je trouve que tu as un grand courage et une grande intelligence de voir chez ton père, malgré sa violence, une meilleure garantie pour ton avenir. Mais, je me pose cette question. Si ce choix s’est avéré bon pour toi et pour ton avenir, est-ce qu’il a été aussi bon pour ta sœur et ton frère..?
5- Bonjour Georges et Pierre, c’est encore Louis. Dans ton livre, tu dis que ton père régnait sur toi, ta sœur et ton frère comme un caporal sur un régiment. Chez-vous, le sport n’était pas un simple loisir, mais une obligation. Comme toi, je suis haïtien, j’ai connu les mêmes méthodes. Le plus terrible, c’est que j’ai fini par intégrer dans ma tête que c’était chose normale d’être puni aussi violemment. Mais comme toi, moi aussi, à l’âge de 15, 16 ans, j’ai dû montrer que des muscles moi aussi j’en ai et que je pourrais me défendre. Je sais que c’est un sujet tabou chez beaucoup d’enfants d’immigrants de parler des châtiments corporels qu’ils ont subi de leurs parents à cause de la culpabilité. Mais je suis content de voir qu’une personnalité publique en parle ouvertement. Je crois qu’il faut absolument briser ce tabou. Je crois que beaucoup de parents, notamment des parents d’immigrants doivent apprendre à s’intégrer dans une société qui a d’autres valeurs et d’autres façons d’éduquer les enfants. Ici, il y a des lois et des institutions qui protègent les enfants. Un enfant n’est pas la propriété de ses parents. Beaucoup de parents doivent comprendre ça. En tout cas, moi je sais que je ne lève jamais la main sur mes enfants, je sais trop tout le mal que cela fait. J’espère que tu en parleras souvent dans tes entrevues. Je suis sûr que certains parents t’écouteront toi plus que certains travailleurs sociaux. Encore une fois Merci Georges de sonner l’alarme.
6- Bonjour Georges, Bonjour Pierre. Je m’appelle Auguste. Si je peux me permettre, à la lecture du livre, j’ai retenu que ton père avait quand-même quelque chose de plus particulier que d’autres pères haïtiens. Ton père était très sévère, mais il était là. Il voyait à votre éducation de très près. Vous étiez bons à l’école, bons aux sports et vous deviez lire un livre par semaine. C’est comme ça que tu as pu lire le livre sur Jacquie Robinson, celui qui est devenu ton modèle à suivre. Celui qui a inspiré toute ta carrière. Malgré le portrait pas toujours flatteur que tu fais de ton père, je trouve qu’indirectement, tu lui rends hommage. Tu reconnais bien que sans lui, tu ne serais pas devenu aussi discipliné pour réussir une brillante carrière dans un sport qui appartient aux blancs. Tu reconnais aussi que si tu as préféré d’être gardé par ton père au lieu de ta mère, c’est aussi pour éviter de tomber dans une certaine délinquance. En fait, tu as le père que moi je n’ai pas eu. Le mien était totalement absent. Totalement indifférent. C’est ma mère qui devait à la fois jouer le rôle de la mère et du père en plus de devoir travailler. Malheureusement, beaucoup d’autres jeunes comme moi ont vécu une enfance marquée par l’absence du père. Je ne suis pas en train de trouver une excuse aux erreurs que j’ai fais. J’assume mes erreurs. Mais je suis profondément convaincu qu’avec un père aussi présent que le tien, j’aurais connu un autre sort. J’aurais bien aimé avoir un père qui me donne une discipline, qui m’oblige à faire un sport. Je crois que malgré les apparences, il y avait beaucoup d’amour dans le comportement de ton père. Un amour maladroit, mais un amour quand-même. Est-ce que je me trompe..?
7- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Sébastien. Votre livre ‘’La force d’y croire’’ est un beau cadeau de départ pour moi. Je quitte Bordeaux dans quelques jours. Mohamed me l’a offert et j’ai hâte que vous me l’autographiez tous les deux. J’ai lu ce livre avec beaucoup d’intérêt et j’en ai retenu deux valeurs que j’aimerais mettre dans ma vie. D’abord je trouve admirable le fait que tu n’as pas toujours choisi les solutions faciles pour avancer dans ta vie et ta carrière. Tu aurais pu devenir joueur de baseball ou de football comme beaucoup d’autres noirs. Tu as choisi un sport considéré exclusif aux blancs. Dans ma vie, j’ai souvent choisi les solutions faciles que j’ai dû regretter. La deuxième chose que j’ai notée c’est que le sport et la discipline imposée par ton père t’ont appris à contrôler ton impulsivité. La seule violence que tu as pratiqué c’est sur la glace parce qu’elle était autorisée, applaudit même. Elle faisait partie d’un spectacle. En dehors de la glace tu ne faisais pas de mal à un chat. Dans mon cas, l’impulsivité m’a souvent joué des tours. Je n’ai pas eu une enfance facile. Aujourd’hui, j’apprends de mes erreurs. J’apprends à me contrôler. Comme tu vois, je ne suis pas noir, mais ça ne m’empêche pas de voir en toi un bon exemple à suivre. Pour moi la vie est une grande patinoire. Ton livre m’a donné quelques trucs pour savoir mieux patiner. Merci à toi Georges Laraque et à Pierre Thibeault de l’avoir écrit.
8- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Oswald, je suis le papa d’une petite fille qui vit actuellement avec sa mère sur l’Île Saint-Vincent. À ma sortie de Bordeaux, je m’envole pour rejoindre ma femme et célébrer notre mariage. Être présent à ma fille, c’est très important pour moi. Dans ton livre, tu parles de tout, même de ton divorce et de la garde de tes enfants. C’est ta femme qui a la garde. Tes enfants demeurent dans une autre province. Toi qui a souffert des conséquences du divorce de tes parents, tu ne crains pas que tes enfants te reprochent plus tard de ne pas avoir été aussi présent qu’ils auraient aimé..?
9- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Jean-François. D’abord, je te fais remarquer que le micro que tu portes est vert à l’image de ton engagement pour le parti vert. Mais aussi à l’image de tes engagements sociaux et politiques surtout après ta carrière de joueur de hockey. Personnellement, ce qui j’ai aimé apprendre de ton livre, c’est la métamorphose que le végétalisme a apporté dans ta vie. C’est presque une conversion spirituelle. Tu es devenu végétalien activiste. Tu milites pour que le végétalisme soit le mode de vie du plus grand nombre. Tu as même déjà loué une salle de cinéma pour permettre aux gens de venir voir gratuitement un documentaire sur le martyr des animaux qu’on consomme. C’est après le visionnement de ce documentaire que tu es passé d’une seconde à l’autre, de carnivore à végétalien. Tu es passé d’homme de la glace à celui du gazon. D’ailleurs, il paraît que le jus de gazon c’est bon. Je t’avoue que malgré la pertinence des arguments en faveur du végétalisme, c’est très difficile de laisser tomber un mode de vie fondé sur la consommation de viande. Moi aussi j’avais un mode de vie que j’ai longtemps cru bon pour moi. Mais un jour j’ai dû me rendre à l’évidence. Je ne m’aimais pas. Je n’aimais personne. Ma vie n’avait pas de sens. Depuis que j’ai appris à m’aimer pour ce que je suis, je ne vois plus la vie de la même manière. Comment aimer les autres, si d’abord on ne s’aime pas soi-même. S’aimer, ça veut pas dire être égoïste. S’aimer c’est s’accepter comme on est. Accepter ses limites et arrêter de marcher sur les autres pour gagner, gagner, gagner. Mais gagner quoi?? De l’argent?? Des voitures?? Des femmes?? Cette façon de gagner ne m’intéresse plus vraiment. ‘’La vie après le hockey’’, c’est le titre que je donnerai à ton prochain livre. J’ai une profonde conviction que ta vie après le hockey est ben meilleure parce que tu te sens plus libre. Tu es libéré de ces moments de peur que tu subissais avant chaque match. Alors Georges, dis-le moi franchement, tu ne sens pas que ta vie après le hockey est beaucoup plus intéressante et plus saine..?
10- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Paul. Durant 35 ans, j’ai pratiqué un seul métier : Voleur. Depuis déjà quelques années, je ne pratique plus ce métier. Il faut dire que pour arriver à ce résultat, j’ai dû vivre une thérapie de choc extrêmement dur. Aujourd’hui, j’ai perdu toute envie pour voler quoi que ce soit à qui que ce soit. La thérapie, aussi dure soit-elle, elle m’a donné la sérénité. Je n’ai plus les mêmes valeurs. Je te raconte tout ça pour te dire qu’on peut toujours changer pour le mieux. Aujourd’hui toi, tu es végétalien et moi, je suis un travailleur. Je souhaite à tous les Souverains de Bordeaux d’avoir la force d’y croire.. À propos du titre de ton livre, si j’étais l’éditeur, je l’aurais appelé ‘’Briser la glace’’. Je trouve que c’est encore plus vendeur. Pierre et Georges, vous n’êtes pas d’accord avec moi..?
11- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Fils-aimé. Je ne suis pas sûr que j’ai toujours été aimé de mon père. J’ai été tellement battu par lui qu’un jour j’ai levé moi aussi la main pour arrêter sa violence.
12- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Yahya. Je suis originaire du Maroc. À propos de choix difficile, moi aussi, j’ai dû prendre une décision très grave qui n’était pas en ma faveur, mais en faveur d’une autre personne très proche de moi. Sans vous raconter les détails, je peux juste vous dire que grâce à ma décision, des enfants viendront au monde au Canada et se rappelleront que quelqu’un a dû faire un grand sacrifice pour que eux puissent vivre sur une terre de paix.. Je suis fier de ma décision et je suis fier de vous la confier à vous Georges et Pierre. MERCI!
13- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Hérie. J’ai lu votre livre avec beaucoup d’émotion surtout lorsque j’ai lu l’anecdote de ce jeune atteint de dystrophie musculaire qui a demandé de te voir alors qu’il lui restait, d’après les médecins, quelques heures, peut-être quelques minutes avant de rendre l’âme. Tu as pris ta voiture, tu as fais une heure et demi sur un trajet qui prend normalement deux heures. Tu as passé une heure avec lui et sa famille. Tu as mis de la bonne humeur dans une chambre d’hôpital où on attendait la mort. Ce jeune garçon s’appelait Jordan. Sa grand-mère a publié une lettre ouverte pour te remercier de ta visite. Elle est persuadé que c’est ta visite qui a permis à Jordan de tenir le coup une semaine de plus. Moi aussi j’ai un petit frère. Il s’appelle Élie. Il a 11 ans. Il est atteint d’un abcès au cerveau. Il n’est pas fonctionnel. Mon petit frère aime le hockey. Il connaît bien Georges Laraque. Je suis en prison pour la première fois dans ma vie pour une petite sentence. Je me demandais souvent qu’est-ce que je fais en prison. Ce n’est pas vraiment mon univers. J’ai un père qui est un modèle de persévérance, c’est mon héros. Quand j’ai terminé de lire votre livre, je me suis dis peut-être que je suis venu en dedans juste pour rencontrer Georges Laraque et Pierre Thibeault. Je suis venu pour que vous autographiez ce beau livre pour mon petit frère. Je ne suis pas venu à Bordeaux pour rien. MERCI Georges et Pierre pour ta visite et merci pour ce livre d’espoir.
14- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Marcens. Ma question s’adresse à Pierre. En collaborant à l’écriture de ce livre, tu es devenu son ami, son confident, et peut-être même un peu son psychanalyste puisque tu as dû l’écouter pendant des heures. Je suis sûr que le livre ne contient pas tout ce que tu as entendu. Qu’est-ce que ne nous savons pas encore sur Georges Laraque..?
15- Bonjour Georges et Pierre, je m’appelle Dave. Georges, en collaborant à l’écriture de ton livre, Pierre est devenu ton ami. Si toi tu devais écrire un livre sur lui, tu l’aurais appelé comment..?
16- Georges Laraque et Pierre Thibeault. Aujourd’hui, vous avez brisé la glace avec les Souverains anonymes. Votre livre devrait être lu par beaucoup de monde pour découvrir la vie d’un homme devenu le bon exemple pour beaucoup de jeunes. Il est très rare qu’un sportif s’engage autant pour le bien commun. Tu aurais pu devenir sénateur de Stephen Harper. Tu aurais pu lancer une chaîne de boucherie. Tu as choisi de devenir le Jacquie Robinson du Québec et ton engagement social et humanitaire ajoute à ton honneur. Merci à Pierre Thibeault de t’avoir accompagné dans cette écriture et dans cette rencontre. C’est la première fois que vous mettez les pieds à Souverains anonymes. J’espère que vous allez récidiver. Les Souverains de Bordeaux ont besoin de rencontrer des bons exemples comme vous. Aux noms de tous mes camarades, je vous déclare, Georges Laraque et Pierre Thibeault, Souverains anonymes.