16 déc. 2010 | Rencontres, Débats de Souverains, Entrevues, Vidéos, 2006 à 2010, Audios

Commandant Robert Piché

« Le voilà devenir talentueux pilote Qui n’est pas à l’abri des fautes! »

Commandant Robert Piché 1

Pilote d'avion

16 Décembre 2010

Commandant Robert Piché 2

Pilote d'avion

16 Décembre 2010

L'intégrale de la rencontre!

Bande-annonce!

Je quitte ma cellule
Je traverse les Couloirs
Je salue mes amis
Je leur dis "à plus tard"

Je n'quitte pas "Bordeaux"
Du moins pas encore
Je m'évade dans les mots
Et la musique des noirs

Ma vie est un roman
Ma vie est une chanson
Qui en est l'auteur ?
C'est toute la question

Des questions que je me pose
En vers et en prose
Je te salue homme de ciel et de terre
Et je te plaide notre cause

Commandant Piché

Bienvenue parmi les 
 Souverains anonymes

-------------------

Avec la collaboration de la violoniste Sylvie Harvey et le percussionniste Kattam

----------

01- Bonjour Commandant, moi et mes amis Souverains, nous sommes fiers de rencontrer un homme comme vous. Un héros national. Mais, d’après ce que j’ai vu dans le film et ce que j’ai lu dans le livre qui retracent votre vie, je crois que vous aimeriez mieux que je t’appelle Robert. Moi je m’appelle Ribad. Comme toi j’essaye de piloter mon avion personnel dans le but, inchallah, de réussir un atterrissage.

Je souligne la présence parmi nous de Sylvie Harvey, violoniste de l’orchestre métropolitain de Montréal. Et Kattam, notre percussionniste et directeur musicale. Robert, j’aimerais te dire d’entrée de jeu, que ton parcours de vie est impressionnant, en tout cas il m’impressionne. Dans l’imaginaire collectif, tu es connu pour avoir sauvé la vie de 306 personnes ce jour de 24 août 2001. Tu as réussis l’atterrissage du vol 236 d’Air Transat alors que l’avion avait perdu tout son gaz. Je sais qu’on te l’a répété un million de fois depuis 9 ans, si tu permets, j’aimerais te le dire à notre tour : Bravo.

Mais Robert, en regardant le film ‘’Piché entre ciel et terre’’ et en lisant le livre ‘’Robert Piché aux commandes du destin’’, j’ai compris que vous avez réussi un autre atterrissage, plus dur et plus long que celui d’un avion sans gaz. Tu as réussi à reprendre les commandes de ta vie, les commandes de ton destin. En fait, après une thérapie de plusieurs semaines, tu as réussi à devenir Souverain de ton destin en reconnaissant que l’alcoolisme est une maladie. Là encore, je te dis Bravo.

Robert, nous avons préparé plusieurs témoignages et quelques questions. La première question que j’aimerais te poser au nom de tous mes amis Souverains : Après l’atterrissage, après la thérapie, comment vas-tu depuis 9 ans..?

02- Bonjour Robert, d’abord, je voudrais te dire que la scène de l’atterrissage dans le film, nous l’avons tous applaudis ici même dans cette salle. N’est-ce pas les gars..? Tu as fais vraiment une bonne job. Je sais que ça s’est passé il y a 9 ans. Mais nous, nous avons regardé le film la semaine dernière. Le réalisateur du film a fait une bonne job aussi. On était vraiment avec vous dans l’avion. Alors, moi je m’appelle Fares, je suis né en Algérie. Je suis arrivé au Québec avec ma famille, j’avais 10 ans. En regardant le film, je me suis rappelé une petite histoire. Quand j’étais petit à Alger, j’aimais aller chez le dépanneur du coin. Il avait un grand avion en carton suspendu au dessus de sa tête. Je passais beaucoup de temps à regarder cet avion. Un jour le patron du dépanneur m’a offert l’avion. Mais je ne pouvais pas entrer dedans. Mon rêve s’est réalisé le jour où ma famille a pris l’avion pour venir s’installer au Canada. Aujourd’hui, je rêve de reprendre l’avion pour aller faire un tour chez-nous. En attendant, moi j’aimerais t’offrir un oiseau de papier. Tu pourrais le garder avec toi dans tes vols. Dis-moi Robert, c’est quoi le plus dur à piloter..? Un avion ou sa vie..?

03- Bonjour Robert, je m’appelle Daniel. Tu racontes dans ton livre que la première fois que tu as rendu visite à une prison après ta thérapie, c’était la prison de Bordeaux. Tu as eu une grande sensation quand les portes se sont fermées derrière toi. Ça t’a rappelé des vieux mauvais souvenirs. Moi aussi j’ai vécu cette sensation quand je suis retourné à Bordeaux après six ans de liberté. Ça allait bien pour moi. Je m’apprêtais à faire une demande de pardon. Je serais libre dans quelques jours après une petite sentence de 4 mois. Ta visite c’est mon cadeau de départ. Je ne peux pas espérer meilleure rencontre pour me porter chance. Je t’offre un petit oiseau de papier. J’aimerais que tu l’offre à ton copilote du vol 236. MERCI Commandant!

04- Bonjour Robert, je m’appelle Jason. J’ai vu le film ‘’Piché entre ciel et terre’’ deux fois. Je vais sûrement acheter le DVD et le livre aussi. Je crois qu’on devrait prescrire ton livre dans les pharmacies à des patients qui ont des problèmes d’alcool. Mais aussi pour ceux qui ont des préjugés contre les détenus et ex-détenus. Dans ton cas, les gens ne voient plus ton passé carcéral de la même manière parce que tu as sauvé la vie de 306 personnes,. Mais tous les détenus et ex-détenus comme moi n’ont pas cette occasion de sauver la vie des gens. Tu reconnais toi-même dans le livre que la perception des gens serait complètement différente si tu n’étais pas devenu le symbole d’un héros. Alors qu’au fond de toi, tu te sens la même personne. Avant et après l’atterrissage du vol 236. Personnellement, je ne me vante pas d’avoir déjà été en prison, et pourtant il m’arrive moi aussi de me sentir un héro. Chaque fois que je réussi à lutter contre certaines tentations, je me sens fier d’avoir été utile à moi-même. Je ne suis pas encore un héros national, mais qui sait..? J’ai une question pour toi Robert. Penses-tu que ton histoire racontée à travers un film et un livre peut contribuer à baisser les préjugés sur les détenus et les ex détenus..?

Moi aussi je t’offre cet oiseau de papier, tu peux le mettre sur l’arbre de Noël chez-vous, en souhaitant à toi et ta famille Joyeux Noël..?

5- Bonjour Robert, je m’appelle Haatym. Je suis d’origine marocaine. Moi aussi je rêve de reprendre l’avion pour aller visiter le Maroc que je n’ai pas vu depuis 18 ans. J’ai vu le film sur ta vie. J’ai lu le dernier chapitre ‘’À cœur ouvert’’ que tu as écris toi-même. Je crois que ce chapitre à lui seul devrait être disponible dans toutes les bibliothèques de toutes les prisons. J’aime bien le passage ou tu racontes ton expérience de méditation. 10 jours sans parler. Sans portable, sans ordi et sans contact. J’aimerais vivre cette expérience aussi, mais devant la mer atlantique. J’aimerais vivre quelques jours avec comme seule compagnon, la mer et ses vagues. Pour revenir au film, j’ai été impressionné par le passage dans la prison américaine. Étant moi-même en prison, je suis forcé de comparer la prison ici avec la prison là bas. Si la prison américaine ressemble à ce que j’ai vu dans le film, Bordeaux est un hôtel. Ici les scènes de savon qui tombe dans la douche, c’est une farce. Ceci dit, je reconnais qu’une prison, ça demeure une prison. Même avec du caviar et du champagne tout les jours, je ne la souhaite à personne. En passant, je ne fais pas partie des détenus qui se disent innocents. J’assume les conséquences de mes actes. Reconnaître sa faute, c’est le premier pas vers la réhabilitation. Désormais, c’est la première et la dernière fois que je passe en dedans. Je suis fier de rencontrer un homme comme toi Robert. Ta détermination m’inspire. Mais dis-moi Robert, juste entre nous, la prison américaine est-elle réellement aussi dur que dans le film que j’ai vu sur ta vie..?

06- Bonjour Robert, je m’appelle Claudel. J’ai vu le film avec beaucoup d’intérêt. Ça raconte aussi l’histoire d’une thérapie qui a réussi. Dans ton livre, tu exprimes toute ta reconnaissance au thérapeute qui t’a aidé à cheminer sans te juger. Je connais beaucoup de gars qui ont suivi des thérapies. Je n’en connais personne qui s’en est sorti grâce à la thérapie. Les maisons de thérapie n’ont pas une belle réputation. Tu me corrigeras si je me trompe, mais j’ai l’impression que plusieurs facteurs ont joué en ta faveur. D’abord le soutien de ta famille et de ta femme. Le fait d’avoir développé une grande force mentale par ton métier de pilote. Le fait d’avoir un instinct de survie dont tu as fais la preuve plusieurs fois. J’ai l’impression qu’avant même de commencer ta thérapie, tu avais de grands outils pour bien passer à travers. Ce n’est malheureusement pas le cas de tous ceux qui arrivent en thérapie. D’ailleurs, d’après le film, tu as été toi-même témoin des cas d’échec dans la maison de thérapie. Est-ce que je me trompe..? Je t’offre cet oiseau de papier, j’aimerais que tu l’offres à une des hôtesses de l’air qui a vécu l’atterrissage du vol 236.

07- Bonjour Robert, je m’appelle Jean-Lukens. Dans ton livre, tu dis que si tu as sauvé la vie de 306 personnes, il y a un homme qui a sauvé la tienne. C’est le thérapeute. Je crois que l’amour de tes enfants a sûrement joué un grand rôle. Moi, mon problème ce n’est pas l’alcool, c’est le jeu. Ma thérapie, je suis en train de la vivre ici. Maintenant que je suis en dedans, je sens à quel point mes enfants me manquent et à quel point je leur manque. Mes enfants pensent que je suis en Haïti. Ils trouvent que mon voyage a duré trop longtemps. Je leur parle régulièrement, mais ça ne remplace pas ma présence. Quand je donne des conseils à mon fils de 7 ans, il répond ‘’Papi, tu ne peux pas comprendre’’. Je comprends que je ne suis pas là. Je comprends que tout l’argent du monde ne remplace pas un père. J’aimerais moi aussi t’offrir un oiseau de papier, j’aimerais que tu l’offres à ton fils. Dis-moi, comment tes enfants te perçoivent maintenant, comment un héros ou comme un père..?

08- Bonjour Robert, je m’appelle Sofian, je suis algérien d’origine. J’ai regardé le film et je me suis dis, c’est quand-même un film, c’est du cinéma. La réalité doit être sûrement beaucoup plus complexe. Par exemple. Le rapport du père avec sa fille me parait un peu simplifié. Le personnage de votre fille a mal réagit en apprenant que son père a déjà fait du temps. Elle a quitté la maison alors qu’elle n’a que 12 ans malgré l’opposition de son père. Personnellement, en tant qu’algérien, je n’arrive pas à m’habituer à ce genre de rapport ou l’enfant semble avoir plus d’autorité que le parent. Y a-t-il autre chose qui peut expliquer le comportement de la fille..? En tout cas, à la fin de l’histoire, le père retrouve sa fille. Ça fini bien. C’est un bonheur qu’on aimerait tous vivre un jour. Ce bonheur n’existe que dans l’union la famille. Moi aussi je t’offre cet oiseau de papier, tu peux l’offrir à ta fille..?

09- Bonjour Robert, je m’appelle Youssef. J’ai lu le livre. J’ai vu le film. Ton parcours fait réfléchir un jeune comme moi. Il y a une scène dans le film que j’ai regardée avec un sourire parce qu’à travers ton personnage, je me suis vu moi. C’est lorsque tu reviens de Jamaïque et tu te fais arrêter par le douanier américain. Une affaire de quelques secondes et voilà, tu es arrêté, jugé et emprisonné pour une sentence de 10 ans, heureusement, tu n’as fais que deux.. Dans mon cas, je me croyais invincible. Probablement que la cupidité m’a aveuglé. Je n’ai pas vu que j’étais surveillé depuis le début. On se croit toujours être plus smatte que le système, mais au fond, peut-être que c’est mieux pour moi d’être arrêté maintenant pour une petite affaire et avoir quelques mois de prison que d’être arrêté plus tard et avoir une grosse sentence. Comme toi, je prends cette première expérience carcérale comme une leçon. Moi aussi ça sera ma première et ma dernière fois. C’est un incident de parcours dans ma vie. Le pire c’est de ne pas venir en prison, mais de revenir souvent. À la place de faire des conneries, j’aimerais bien moi aussi faire un voyage, partir sur le pouce pendant un mois avec peu d’argent dans les poches. J’irais explorer et découvrir mon pays d’origine. Un jour comme toi, j’aurais des enfants, mais je ne sais pas encore si je dois leur raconter mon expérience carcérale. Si les médias n’avaient pas révélé ton passé, est-ce que tu l’aurais raconté un jour à tes enfants..?

10- Bonjour Robert, c’est encore Ribad. J’ai appris dans ton livre que tu essayes par tes engagements, de combattre les préjugés à l’égard des ex-détenus. Depuis 21 ans, des milliers d’hommes sont passés par l’activité Souverains anonymes. Des milliers ne sont jamais retourné en dedans. Je considère certains comme des héros. Parce que souvent sans aide et sans soutien, ils ont réussi l’atterrissage de leur vie. Ce sont des héros anonymes. Je pense à notre ami Alex qui a fait l’objet d’un documentaire ‘’Des hommes de passage’’, réalisé par Bruno Bouliane. Il voulait te rencontrer d’ailleurs, mais il demeure à Sherbrooke. Nous avons invité un autre Souverain qui n’a pas remis les pieds en dedans depuis 17 ans. Nicodème Camarda est devenu poète. Quand il a appris que tu serais de ton passage parmi nous, il a tenu à venir te lire un poème : À toi Nicodème.

Amour

Dans mes chemins vagabonds
Dans mes dessins évanouis
Sur les murs de mes prisons
Je lis ton nom!

En toute poésie
Sur toutes les langues
Corps âme et esprit
Je crie ton nom!

Aux frontières de l'humanité
Dans l'horreur, la beauté
La fureur d'aimer
Je lis ton nom!

En tout lieu, toute prière
Embrigadé et solidaire
Coquelicots en bandoulière
Je crie ton nom!

Au temps aux saisons
À la naissance de l'agneau
À la mort du bourreau
Je lis ton nom!

Aux au-delà, à l'Éternel
À tout ce qui est et qui n'est pas
Aux démons et aux anges du ciel
Je crie ton nom!

Dans l'insulte, l'errance
La joie, l'indifférence
Le chaud, le froid
Je lis ton nom!

À tout ce que l'on fuit
Et qui nous suit
À la vie, à l'éphémère, à l'infini
Je crie ton nom!

Du premier au dernier souffle
À jamais pour toujours
Je lis et je crie : Amour !

Nicodème Camarda
©16 aôut 2010

11- Bonjour Robert, je m’appelle Zoubir. D’abord, je dois vous dire que j’ai un grand respect pour les pilotes d’avion. J’ai un plus grand respect pour un pilote qui sauve la vie de ses passagers. Le point commun entre toi et moi, c’est d’avoir fait du temps. Toi tu l’as fais une fois. Moi, je suis à ma septième sentence. C’est toujours des petites sentences de quelques mois, mais je commence à en avoir marre de la prison. Je viens d’avoir 40 ans. Le film sur ta vie tombe bien pour moi. Parce que non seulement tu n’es jamais revenu en dedans, mais tu es devenu un excellent pilote de ligne. C’est la preuve qu’on peut toujours s’en sortir. Moi j’ai déjà travaillé dans la sécurité, j’ai étudié en science politique. Il m’est arrivé parfois de croire que j’ai tué toutes mes chances, mais à voir ton parcours, franchement, ça me donne beaucoup d’espoir pour moi. Il faut dire aussi que mon expérience carcérale m’a apporté une certaine richesse. J’ai croisés des belles personnes avec qui j’ai partagé de belles choses. Je me suis fais des amis positifs. J’assume les conséquences de mes actes, mais je ne voudrais pas laisser la mauvaise conscience entraver mon évolution. Même en prison, j’ai appris à évoluer. J’ai beaucoup écris en prison. Je suis aussi poète à mes heures, alors j’ai écris un poème pour te rendre hommage. Je vais demander à Nicodème de le lire sur le violon de Sylvie Harvey :

Eprit du lointain voulant le cajoler.
De ne rêver qu’à l’ultime envolée.
Le voilà devenir talentueux pilote
Qui n’est pas à l’abri des fautes

Exotisme jamaïcain bien emballé
Du coup l’oncle Sam l’a entaulé
Mais l’oiseau n’hiberne pas tel une marmotte
Ce n’est qu’un déménagement de pote

Enfin libre, l’oiseau a pu décoller
Sondant les femelles, libre de picoler
Harmonisé telle une musique pleine de notes
Évitant des souvenirs de prison et des menottes

Être sérieux n’empêche guerre de rigoler
Digne et serein devant ces êtres affolés
Vivre pour soi et quitter sa grotte
Les opinions divergent et trop de radotes

Pour la vie d’héros, on peut s’enflammer
Face à la vérité, faut-il toujours s’exclamer ?
Grande méfiance des rusés lèche-bottes
Très dangereux le lâche qui complote

En paix l’oiseau dans le ciel peut planer
Condamné par ces préjugés à condamner.

Zoubir 

16 Décembre 2010

12- Bonjour Robert. Je suis Nicodème un vieux Souverain. Pour moi, atterrir aujourd’hui à l'émission Souverains anonymes auprès du commandant Piché c'est quitter sa prison en s'assumant; c'est surtout s'envoler vers deux choses très édifiantes: la chance d'une vie et une vie de chances. La chance d'avoir une bonne famille. La chance d'être aimé. La chance de rencontrer des gens formidables... En parlant de gens formidable, j’aimerais te parler de mon neveu Philippe. C’est un de vos grands admirateurs. Il étudie présentement en Technique de pilotages d'aéronefs au Cégep de Chicoutimi. Il est le plus jeune de la sélection 2010. Il vient tout juste d'avoir ses 18 ans. Je tenais à vous demander en son nom et au nom de ceux qui deviendront les pilotes de demain qu'est ce qu'il faut savoir quand on a 18 ans et qu'on veux devenir pilote de ligne ? Le bon pilote est-ce celui qui maîtrise l'imprévue ou est-ce celui qui à la situation bien en main malgré les trous d'air, les turbulences, les intempéries, la mauvaise visibilité et le verglas. Est ce vrai que la passion de voler ça commence d'abord les deux pieds sur terre ?

13- Bonjour Robert, je m’appelle Jean-Marc. Je suis haïtien d’origine. Je ne sais pas si tu as déjà piloté en direction d’Haïti. Si tu as déjà voyagé en Haïti. Comme tu sais, mon pays a besoin d’un pilote. On a l’impression que ce pays ressemble à un avion sans pilote sans gouvernail. On a l’impression que ce pays est complètement laissé à lui-même. Personne n’arrive à prendre le leadership d’Haïti. Personne n’a encore réussi l’atterrissage. C’est 9 million d’Haïtiens qui ont besoin d’un pilote compétent. Un pilote qui va faire va réussir un atterrissage miraculeux. Je ne te demanderais pas Robert de te présenter candidat à la présidence d’Haïti, j’aimerais seulement que mon pays soit aussi bien piloté, aussi bien sauvé.. J’aimerais que les haïtiens s’inspirent de ton exemple. C’est une prière que j’exprime devant toi. Merci de l’avoir écouté.

14- Bonjour Robert, je m’appelle Osner. Moi j’ai peur de l’avion, je la prends très rarement. J’ai appris par ton livre que tu donnes des ateliers à des gens comme moi qui ont peur dans l’avion. Est-ce possible de me donner un ou deux trucs, parce que j’aimerais retourner visiter mon pays Haïti. Y a pas encore de bateau qui va en Haïti. MERCI!

15- Bonjour Robert, c’est encore Ribad. Avant de se quitter, je vais inviter Sylvie et Kattam pour mettre un peu de musique à notre rencontre. Pour ton information, Sylvie est aussi militante pour une bonne cause. Elle réclame que justice soit faite pour la française Florence Cassez, détenue au Mexique depuis 5 ans pour un crime sur lequel aucune preuve n’a été établie. Sylvie, Kattam, à vous de jouer et à nous de vous applaudir..

16- Robert Piché. Que tu le veuilles ou non Robert, tu es devenu un modèle. J’aimerais terminer cette belle rencontre sur une parole sacrée du prophète des musulmans Mohammed (SAW). Il dit : ‘’Celui qui assassine une vie, il assassine l’humanité toute entière. Celui qui sauve une vie, il sauve l’humanité toute entière’’. Tu termine le chapitre ‘’À cœur ouvert’’ avec ces phrases : ‘’Je suis la même personne avant et après ce fameux atterrissage, je suis ce pilote, je suis cet ex-détenu, je suis cet alcoolique abstinent, je suis simplement Robert Piché’’. Je me permets d’ajouter que tu as sauvé la vie de 306 personnes d’un seul coup. Cela n’est pas donné à Tout le monde. L’humanité entière te doit le grand respect. Tu es désormais Souverain de ta vie, pour chacun de nous, tu es un exemple à suivre. Je souhaite que d’autres détenus puissent te rencontrer. C’est la première fois que tu viens à Souverains anonymes, ce n’est peut-être pas la dernière. Comme toi, bientôt inchallah, nous allons tous devenir des ex détenus. Je t’offre cet album de chansons réalisé par les Souverains en 1997. Il s’appelle ‘’Libre à vous’’. Libre à toi de l’écouter pendant la période de Noël. Je souhaite à toi et à ta famille le bonheur et la santé. Au nom de tous mes camarades, je te déclare Souverain anonyme.

Plus de contenus