29 avr. 2004 | Rencontres, Audios, Débats de Souverains, 2001 à 2005

Roger Deschamps

« Dans ma prison, il y’a des yeux Je les vois, ils me ressemblent... »

Roger Deschamps

Directeur de l'Établissement de Détention de Montréal

29 Avril 2004

Je quitte ma cellule

Je traverse les couloirs
Je salue mes amis
Je leur dis à plus tard "

Je n' quitte pas Bordeaux
du moins pas encore
je m’évade dans les mots
et la musique des noirs

Ma vie est un roman
Ma vie est une chanson
Qui en est l'auteur
c'est toute la question

Des questions que je me pose
en vers et en proses
Je vous salue Monsieur
Et je vous plaide notre cause

Roger Deschamps
Bienvenue parmi
les Souverains anonymes

1- Bonjour Monsieur Deschamps, Mohamed m’a confié la tâche de vous accueillir. Plus précisément de casser la glace entre vous et nous pour que cette rencontre soit à la fois agréable et pourquoi pas utile. Chose certaine, elle sera franche. Des détenus et un directeur de détention ne se parlent pas à tous les jours autour d’un micro de radio. On va essayer de se raconter les vraies affaires. Nous avons des choses à vous dire pas seulement comme directeur de détention mais aussi comme homme. J’espère qu’au terme de notre rencontre on aura découvert un peu l’homme derrière le directeur. Juste avant de poursuivre, dîtes-moi en deux mots Monsieur Deschamps, qu’est-ce que ça vous fait d’être reçu au SA après Caroline Néron et Wilfred Le Boutihier.. et peut être juste avant Jean Leloup..?

2- Monsieur Deschamps, vous et moi nous sommes de la même génération, vous avez peut-être des enfants qui ont le même âge que les miens. Nous avons traversé les mêmes périodes importantes de l’histoire du Québec. Nous avons peut-être même les mêmes goûts pour la musique.. Le destin a voulu qu’aujourd’hui on se retrouve l’un face à l’autre, vous, directeur de Bordeaux et moi un homme de passage à Bordeaux. Mais avant de vous dire comment je suis devenu concessionnaire de voiture j’aimerais bien que vous nous racontiez comment êtes-vous devenu gardien de prison..?

3- Pour être honnête avec vous Monsieur Deschamps, la préparation de notre rencontre était très intéressante, mais pas toujours facile. Le fait de savoir qu’on allait rencontrer le directeur de Bordeaux a donné lieu à des moments de discutions très intenses entre nous. Vous vous en rendrez compte avec nos questions et nos témoignages. Directeur de prison c’est le symbole de l’autorité, du pouvoir, le pouvoir d’ouvrir et de fermer des portes. Le pouvoir d’améliorer les choses ou de ne pas les améliorer. Vous imaginez bien que les frustrations accumulées de certains Souverains devaient s’exprimer. Ce n’est pas une frustration que j’aimerais vous exprimer, mais un souhait, celui de voir certaines choses s’améliorer. Bordeaux n’est pas la pire prison au monde, il paraît que c’est mieux d’être détenu au Québec que dans le reste du Canada. Le fait que vous nous rencontrez c’est un signe. J’espère donc, que vous allez nous entendre, nous comprendre et pourquoi pas écouter certaines suggestions. Mais avant les suggestions voici des témoignages et des questions :

4-
C’est la première fois et la dernière
Que je vous rencontre Monsieur Deschamps
Je ne suis pas malheureux ni amer
17 mois, c’est assez en dedans

C’est la première fois et la dernière
Que je vous pose une question
Mais d’abord un petit témoignage
Pour garder de moi une bonne vision

Monsieur Deschamps, Mohamed nous a dit que vous avez accepté de nous rencontrer pour également mieux connaître l’activité Souverains anonymes. Je pense qu’en tant que participant assidu, mon témoignage va peut-être vous donner une petite idée. Je crois que chaque détenu qui participe à Souverains anonymes vient y chercher ce qui correspond à son besoin personnel pour s’épanouir et pour s’ouvrir aux autres, à la communauté qui nous écoute à la radio et sur Internet. Au moment ou on se parle Monsieur Deschamps, nous sommes en pleine évasion. Une évasion bien assistée et encadrée, mais une évasion quand même. Peut-être qu’aujourd’hui, c’est à vous que revient l’honneur de nous ouvrir les portes de l’évasion. Pour moi, Souverains anonymes n’est pas qu’une émission radiophonique. J’ai vu passer devant moi des gars qui écrivent, d’autres qui chantent, y’en a qui parle mal et apprennent à mieux s’exprimer, y’en a qui apprennent à écouter. Moi, je parle parce que je sens que j’ai quelque chose à dire et surtout à chanter. Mais comme Mohamed nous répète souvent, le plus important à retenir, l’activité Souverains anonymes est faîte pour ceux qui ont la ferme volonté de s’en sortir. Si cette volonté n’est pas là, croyez-moi, on ne reste pas là longtemps. Depuis maintenant plusieurs mois, je n’ai manqué aucune séance, aucune rencontre. À chaque rencontre, je dois écrire une chanson un texte adapté à l’invité de la semaine.

C’est la première fois et la dernière
Que je vous rencontre Monsieur Deschamps
Je ne suis pas malheureux ni amer
Des mois loin de ceux que j’aime.
Fini le temps en dedans

Monsieur Deschamps, Quand vous avez commencé à travailler en prison, moi je n’étais pas encore venu au monde. Je suis ici pour la première fois et certainement la dernière. Dans quelques semaines je suis libéré pour toujours, j’aurais payé complètement ma dette à la société. La société et moi, nous redeviendrons bientôt des partenaires et peut-être même des amis. Nous avons besoin l’un de l’autre. Je sais que la société m’a beaucoup donné, de l’éducation, de l’instruction, un système de santé, un système de justice et un système carcéral. Ce dernier système, je vous avoue que ce n’est pas vraiment un cadeau. Ni pour les détenus, ni pour les gardiens. Quand je serai libéré, vous allez rester à travailler encore en prison. Entre vous et moi, il doit vous arriver une envie de ne plus voir de gardiens, de barreaux, des clefs et des portes, beaucoup de portes.. Voici ma question existentielle : Est-ce que par hasard Monsieur Deschamps vous n’auriez pas aimé être un artiste..?

5- Monsieur Deschamps, on ne rencontre pas à tous les jours un directeur de prison. Comme je ne suis pas sûr d’en rencontrer d’autres directeurs, j’aimerais vous poser une question simple. Dîtes-moi en quelques phrases votre devise de vie..?

6- Comme vous savez Monsieur Deschamps, Souverains anonymes c’est aussi un site Internet qui diffuse notre émission et nos créations. Nous recevons beaucoup de message des gens sympathiques, le tout dernier est particulièrement touchant et porte à réfléchir, le message vient d’une femme voici un petit extrait : "L'Amour" - celui dont on parle tout le temps, sans cesse et n'importe comment......... n'en est pas ! L'Amour..... n'est pas "à conditions que".... que tu te comportes comme je le veux, que tu fasses ce que je désire, que je te manipule, que tu correspondes à l'image que je me fais de toi, que tu me donnes du bonheur.. Le bonheur vient de l’intérieur de soi ’’ Je vous demande Monsieur Deschamps si à votre avis le bonheur ne peut venir que de soi-même, est-ce que l’environnement familial et sociale ne joue t-il pas aussi un rôle très important..?

7- Bonjour Monsieur Deschamps, comme vous venez de dire l’environnement social et familial est quand même important pour contribuer au bonheur. Je crois que cet environnement est aussi important pour contribuer à la réinsertion sociale d’un détenu. Surtout si ce détenu a une grande volonté de s’en sortir. Je crois sérieusement que si à Bordeaux les visites contacts des détenus avec leurs familles étaient aussi régulières que dans d’autres détentions du Québec, ça ne serait pas seulement une amélioration des conditions de vie à Bordeaux. J’au vu mon ami Fenel revenir d’une visite contact qu’il a obtenu exceptionnellement avec sa blonde, le bien que cela lui a fait est grand. Je n’ai pas besoin de vous démontrer le rôle de ces visites pour garder un lien positif avec l’extérieur. Ça fait du bien à nos familles qui ne sont pas obligées d’être aussi puni que nous. Dîtes-moi SVP Monsieur Deschamps que les visites contacts reviendront un jour, vous rendrez service aux détenus et vous ferez plaisir à leur famille. Merci. Question : À votre avis, Couper les visites contacts est-ce un choix sociale, politique, budgétaire ou sécuritaire..?

8- Bonjour Monsieur Deschamps, je m’appelle Hakim, j’ai 42 ans, je suis au Canada depuis 10 ans. Moi je viens d’Algérie et dans mon pays je n’ai jamais été en prison et je ne souhaite à personne de se trouver dans une prison algérienne. J’ai immigré au Canada pour améliorer mon sort et celui de ma famille et je ne le regrette pas. Je suis à Bordeaux pour la première fois et la dernière. Comme je suis très proche de ma famille, je sais que rien ne vaut la peine de prendre le risque pour s’éloigner de ses enfants. Mais je vois ici beaucoup de jeunes qui ont un grand besoin de rester en contact avec leur parent. Ce que je veux dire c’est que les visites ont un impact plus important sur les jeunes. C’est mon avis. Merci.

9- Bonjour Monsieur, moi c’est Nacer, Algérien, 42 ans, canadien depuis dix ans. Moi la seule fois que j’ai connu la prison dans mon pays c’était en venant au monde. Ma mère m’a mis au monde en prison. J’en suis sorti à l’âge de trois moi et je ne suis jamais retourné. Il fallait que je vienne au Québec pour renouer avec le passé. Mon père et ma mère étaient résistants pour l’indépendance de l’Algérie. Ils ont été arrêtés, mon père condamné à mort et ma mère emprisonnée. Je suis le fils de deux héros algériens et j’en suis fier. Je souhaite pour le Québec d’avoir d’autres héros comme mes parents. Merci.

10- Bonjour Monsieur Deschamps, Mohamed m’a suggéré de vous raconter ma vie. Je l’ai résumé sur papier en quelques phrases pour ne pas trop m’étaler. Ce n’est pas pour m’apitoyer sur mon sort ou me plaindre, mais pour démontrer que certaines conditions de vie amènent tout droit à la criminalité. À l’aĝe de 5 ans j’étais orphelin. Les sœurs grises m’ont pris en charge. Encore aujourd’hui, je souffre du mal que ces femmes sans cœur m’ont fait subir. Étouffer un enfant par un sac de plastique et le mettre dans l’eau pendant plusieurs minutes, c’était le genre de punition que moi et les autres enfants subissaient. Et je ne vous raconte pas toute l’histoire. J’essaye de leur pardonner pour me soulager d’un poids, mais je n’arrive pas encore. En tout cas je n’oublierai jamais. Après les grises, je suis passé d’une institution à l’autre et chacune m’a fait plus de mal que de bien. Ironiquement, les moments les plus chaleureux de ma vie, je les ai vécu en prison avec d’autres détenus à qui la vie n’a pas fait de cadeau. C’est en prison que j’ai connu l’amitié, la solidarité, la fraternité. Ma situation est joliment paradoxale. Après m’avoir institutionnalisé pendant des années, la société me demande maintenant de me réinsérer, elle m’offre même des thérapies. Voici ma question Monsieur Deschamps : Croyez-vous que la société peut aider un homme à sortir de la criminalité après que c’est cette même société lui a donné toutes les conditions pour tomber dans la criminalité..?

11- Monsieur Deschamps, Mohamed nous a montré la semaine dernière une vidéo qui m’a beaucoup impressionné. C’est un extrait d’un débat à l’assemblée National du Québec qui a eu lieu en décembre 2003. Dans cet extrait, on voit des députés des deux parties politiques qui appuient le maintien du projet Souverains anonymes. Ce qui m’a le plus impressionné, je dirais même étonné, ce n’est pas seulement de voir plusieurs politiciens appuyer le maintien de l’activité que nous faisons aujourd’hui. Ce qui a retenu le plus mon attention, c’est l’ambiance et la manière avec laquelle ces politiciens parlaient à l’Assemblée Nationale. D’habitude, on les voit toujours en train de se crier, de se lancer toutes sortes de méchancetés et là tout d’un coup, durant 5 ou 6 minutes, ils ont fait une trêve. Ils se sont comportés comme on aimerait les voir plus souvent. C’est à dire avec politesse, avec respect, avec le sourire et même avec humour. Mais aussitôt après avoir appuyé Souverains anonymes, ils sont redevenus comme avant, plus sérieux. Franchement, cette ambiance, même temporaire, elle m’a impressionné et j’ai dit à Mohamed ce que je vais vous répéter Monsieur Deschamps. Si cette relation conviviale pouvait de temps en temps exister aussi entre détenus et certains gardiens ici à Bordeaux, les choses iraient beaucoup mieux. Je parle d’un comportement de respect, de compréhension, d’humanisme et de professionnalisme. Si certains détenus ont des problèmes de comportements, certains gardiens ne devraient pas en avoir. Je peux vous affirmer que certains détenus très vulnérables, trouvent dans le mépris de certains gardiens, une raison de ne pas se réhabiliter. Si le model de réinsertion devrait ressembler au comportement de certains gardiens, se réinsérer pourquoi faire..?. Je serais menteur de dire que tous les gardiens manque de professionnalisme. Mais ceux qui en manquent ils ne sont pas aimés même par d’autres gardiens. C’est pour ça que j’ai espoir que la qualité des comportements s’améliore de plus en plus. Moi je passe, les gardiens restent et d’autres détenus arriveront après moi. Moi je quitte dans quelques semaines avec le souvenir d’avoir vu des politiciens se comporter durant 5 minutes comme des Souverains. Le Québec paraît-il a la réputation d’avoir des prisons plus humaines qu’ailleurs. Avec des activités comme SA et notre rencontre d’aujourd’hui, je n’en doute pas, mais il y’a toujours de la place à l’amélioration dans les relations gardiens détenus. Question, le métier de gardien n’est pas facile, il n’est pas fait pour tout le monde. Alors, pour est-il fait ce métier Monsieur Deschamps..?

12- Monsieur Deschamps avec Mohamed nous nous sommes entendu que notre rencontre ne sera pas uniquement symbolique, on peut parler aussi des vraies choses qui nous concernent comme détenus. Parfois, on a l’impression que les gardiens n’ont pas les mêmes directives à appliquer, je vous donne un exemple concret, pendant 6 mois j’avais comme habitude de porter mon pot de plastique transparent pour boire de l’eau chaude. Après 6 mois, un gardien vient m’interdire le pot. Quand j’ai demandé pourquoi, on m’a répondu que les directives interdisent la nourriture. Je ne sais pas de quelles directives on parle puisqu’il ne s’agit pas de nourriture. À propos de directives, ce même gardien s’il veut respecter les directives, qu’il commence par appeler les détenus par leurs noms pour aller à SA, il ne le fait jamais. Heureusement, ce n’est pas le cas de tous les gardiens d’abuser de leur pouvoir, mais je me demande qu’est-ce que ça donne à certains de manquer de respect aux détenus.. J’aimerais bien que certains gardiens mettent dans leur têtes une fois pour toute qu’un détenu a déjà été jugé par un juge, le travail d’un gardien ce n’est pas de rejuger le détenu. Êtes-vous d’accord avec moi Monsieur Deschamps..?

13- Monsieur Deschamps, je ne veux surtout pas laisser l’impression que tous les gardiens sont mauvais, Mohamed nous a dit que le studio dans lequel nous sommes a été construit par un gardien, le centre de formation a été fondé par un gardien, j’aimerais seulement que les bons inspirent les mauvais et non le contraire. Merci.

14- Re-bonjour Monsieur Deschamps, l’idée que la prison soit une école du crime est partagée autant par des détenus que par beaucoup de citoyens. C’est vrai que la prison donne à certaines personnes l’occasion de passer de petit criminel à grand criminel. Alors, je vous pose la question simplement Monsieur Deschamps, Une prison c’est pourquoi faire..? C’est pour guérir, c’est pour punir ou c’est pour alourdir..?

15- Monsieur Deschamps, un jour vous allez prendre votre retraite. Vous serez d’une certaine manière libéré et soulagé d’une grande responsabilité. Chaque directeur de Bordeaux laisse un héritage à celui qui va le remplacer. Dans quel état aimeriez laissez Bordeaux à celui ou celle qui viendra après vous..?

16- Monsieur Deschamps. La semaine dernière c’était la journée internationale de la terre, Mohamed m’a demandé d’écrire quelque chose, parce que j’aime écrire et même chanter. Alors voilà Poésie pour la terre :

C’est la journée de la terre
Comment ça va mon frère.
Vient avec moi regarder les arbres
Ils sont plus beaux aujourd’hui qu’hier

C’est la journée de la Paix
Contre toute pollution
Quelle est la solution
6 milliards d’espoir
à regarder l’étoile du nord
Moi je regarde l’arc en ciel
Avant que ça part

Dans ma prison, il y’a des yeux
Je les vois, ils me ressemblent
Mais ils ne sont pas seuls
Car Damien est là
Damien c’est moi Porteur de croix
Que je fabrique moi-même
J’en ai fabriqué des centaines
Des crois que j’ai donné
Ma croix, c’est ma foi
Et ma foi c’est ma joie
Et ma joie c’est ma loi

Je suis Damien
L’ange du bien
Bien à vous mes frères
N’oubliez pas la Journée de la terre
C’est aujourd’hui, demain et hier

17- Monsieur Deschamps, je suis Dominique. Quand j’étais petit je rêvais de devenir policier. Aujourd’hui, je ne veux surtout pas devenir policier.. Je vous le dis franchement, je préfère plutôt rien faire que d’être policier. En prison, je prépare ma sortie pour aller le plus loin possible de la ville, j’aimerais passer quelques temps sans voir un policier.. Tous les policiers ne pratiquent pas la brutalité policière, mais ceux qui la pratique, ils font mal, très mal… Merci de m’avoir écouté.

18- Bonjour Monsieur Deschamps, Quand Mohamed nous a proposé de vous recevoir comme invité de l'émission, je lui ai tout de suite posé la question à quoi ça sert si ça ne change rien, si ça ne corrige pas certaines lacunes dans la prison. Et Mohamed m'a répondu que la réalisation de cette rencontre c'est déjà une amélioration en soi, nous avons préparé cette rencontre avec Mohamed dans l’esprit de la franchise et de la curiosité, mais aussi avec un sentiment d’espoir, un grand espoir que cette rencontre sert à quelque chose pour améliorer un peu certains choses à Bordeaux. Ce n’est pas difficile pour moi de croire comme il disent que Bordeaux serait une des meilleures prisons de l’Amérique du Nord, mais même dans la meilleure prison du monde, il y’a toujours de la place à l’amélioration, pas seulement pour les détenus, mais aussi pour le personnel. Merci de nous avoir écouté, et peut-être même entendu. Je parle au nom de tous les détenus qui aimeraient faire leur temps sans complètement le perdre. Au nom de tous mes amis, je vous déclare Monsieur Deschamps, Souverain anonyme.

Depuis une heure et demi, vous avez aidé une quinzaine de détenus de la prison que vous diriger à s’évader. Le regrettez-vous ou êtes-vous satisfait de nous voir en évasion.. ?

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