10 oct. 2019 | Vidéos, Rencontres, 2016 à 2020

Armand Vaillancourt II

"De Rodin ou de Vaillancourt, Laliberté au fond d'une cours"

Deuxième visite d'Armand Vaillancourt
après 30 ans.

Nous sommes des statues mobiles
pieds d'argiles et coeurs fragiles
de Bordeaux ou d'Orsainville
Nous sommes à l'ombre de la ville

Armand Vaillancourt
Bienvenue parmi les
Souverains anonymes.


  • Bonjour Armand, je m’appelle Ayoub. Tu fais partie des premiers invités de Souverains anonymes il y a presque 30 ans. Tu es venu à notre émission le 8 juin 1990. À cette date, je n’étais pas encore venu au monde et la plupart de mes amis Souverains n’étaient pas encore nés. Mais déjà à cette époque, tu étais pour beaucoup de québécois une légende vivante aussi importante que Leonard Cohen. Depuis hier, j’ai appris que tu es un artiste très connu et respecté, on retrouve tes œuvres partout même à San Francisco. Bref, tout le monde te connait, excepté quelques jeunes québécois comme moi. Mais j’ai vu et entendu la très belle vidéo chanson qu’Alexandre Belliard a fait sur toi. Ça m’a donné l’envie de te connaître mieux. Puisque tu nous fais l’honneur de ta présence, dis-moi cher Armand Vaillancourt. En quelques mots. Qui es-tu ?
  • Cher Armand, je m’appelle Evans Sauveur. Je suis très honoré et privilégié de te rencontrer. Tu viens de fêter tes 90 ans, moi j’ai 42 ans. Tu peux être mon père, mais ce qui nous lie aujourd’hui c’est le fait d’être Souverains, Toi tu es Souverain de ton art, de tes peintures et de tes sculptures et de tes combats pour la liberté et la justice sociale. Moi je veux être Souverain de mon rap. Le rap d’un homme rapaillé. Chez-moi en Haïti, on respecte les hommes qui ont une longue expérience de vie. On les écoute parce qu’ils ont des choses à nous apprendre. Je veux te poser une question sur la chance. De ton long parcours, est-ce que c’est toi qui es fait ta chance ou c’est la chance qui t’a fait ?
  • Armand Vaillancourt. Je m’appelle Guillaume. Parfois, je me demande, qu’est-ce que je fais encore en prison ? C’est quoi que la vie et le destin veulent m’envoyer comme message ? Fuck. Aujourd’hui, j’ai une maudite bonne réponse. Je viens de renouer avec mes passions, pour les arts et l’activisme, la guerre à l’obscurantisme. Parce qu’au fond Armand, je suis comme toi. Je suis un militant, un citoyen du monde. Je pourrais dire plus tard à ma famille et mes amis que j’ai rencontré un grand homme. Un homme qui a consacré sa vie à défendre toutes les libertés. La liberté des québécois, la liberté des palestiniens, la liberté de tous les peuples opprimés. Quand je serai libre, j’espère te croiser comme tant de fois je t’ai déjà croisé. Parce que je t’ai vu dans la rue à marcher, à soulever ton peuple, ses idéaux, bref, à résister. Je sais que je vais continuer à te croiser à travers tes œuvres. Armand, je tiens à, humblement et fièrement, à te remercier d’être passé nous voir. Je me donne la mission pour faire en sorte que la jeunesse te connaisse. Et qu’elle dise sans hésiter « Je me souviens ». Au nom de tous mes camarades, je t’offre ce livre qui vient de sortir « Vols de temps – Chroniques des années anonymes ». Parce que toi aussi à ta manière t’es un criss de voleur. Un voleur de temps. Tu en as volé du temps au temps à tous ces sacrements de voleurs à cravate qui nous oppriment et nous mentent. Au nom de tous mes camarades ici présents, je te déclare Armand Vaillancourt, pour la deuxième fois, Souverain anonyme.
Les Statues

Claire Pelletier.

20 Octobre 1997

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